Est-ce qu’elle est obligée de répondre ou de de donner le salam à un homme qui n’est pas son mahram?
1 Réponses
Louange à Allah. Bénédiction et salut soient sur le messager d’Allah.
Parmi les péchés de la langue, il y a ne pas rendre le salâm qu’il t’est obligatoire de rendre d’une obligation d’ordre personnel, comme dans le cas où un musulman responsable a adressé le salâm en premier à un autre musulman précis, ou d’ordre communautaire comme dans le cas où un musulman responsable l’a adressé en premier à un groupe de gens responsables, ceci dans le cas où il s’agit de gens du même sexe.
Allāh ta`ālā dit:
« وَإِذَا حُيِّيْتُم بِتَحِيَّةٍ فَحَيُّواْ بِأَحْسَنَ مِنْهَا أَوْ رُدُّوهَا »
Ce qui signifie: « Si vous êtes salués par une salutation alors saluez par ce qui est meilleur qu’elle ou rendez la » [sôurat An-Niçâ’ / 86].
En revanche, s’il s’agit de gens de sexes différents comme par exemple si une jeune femme a passé le salâm à un homme ‘ajnabiyy, il ne lui est pas un devoir de répondre mais cela reste permis si on ne craint pas de dissension. Il en est de même pour l’inverse.
Ce qui est déconseillé n’est pas un devoir également, comme lorsque le salâm est adressé à quelqu’un qui fait ses besoins pendant la sortie des selles ou à quelqu’un en train de manger ayant quelque chose dans la bouche et ce qui est de cet ordre. Dans ces cas-là, il n’est pas un devoir de répondre. De même il n’est pas un devoir de répondre au grand pécheur (associateurs) et enfin il est interdit de passer le salam et de répondre au salam le jour du vendredi dans la mosquée pendant le discours (khutbah).
Pour revenir au sujet principal qui est le salut (Salam) hommes/femmes.
● Ce qui est voulu par cela est d’éviter les tentations, car nul n’ignore que le salut est permis si l’on ne craint aucune tentation, mais aussi que le salut n’est pas la poignée de mains, car serrer la main d’une étrangère n’est pas permis.
● Asmâ bint Zayd rapporte que le Messager d’Allah (salallahu’ alayhi wasalam) passa un jour dans la mosquée alors qu’un groupe de femmes était assis, il leva la main vers elles en guise de salut.
(At-Tirmidhî)
● L’imam An-Nawawî a dit :
« Si les femmes sont en groupe on peut les saluer, par contre si la femme est seule, il n’y a que les femmes, son mari, son maître, ses Mahârims qui la saluent, qu’elle soit belle ou non.
Quant à l’étranger, s’il s’agit d’une vieille femme qui ne suscite plus de désirs, il est préférable de la saluer et qu’elle salue elle aussi, et si l’un salue l’autre doit répondre.
Mais si c’est une jeune fille ou une femme âgée suscitant encore du désir, l’étranger ne doit pas la saluer et elle ne doit pas le saluer. Et si l’un salue, la réponse n’est pas obligatoire au contraire cela est détestable.
C’est l’avis que nous suivons et c’est l’avis de la majorité des savants. »
● Ar-Rabîcah a dit :
« Les hommes ne doivent pas saluer les femmes et les femmes ne doivent pas saluer les hommes, c’est une erreur de le faire. »
● Les savants de Kûfâ disent :
« Les hommes ne doivent pas saluer les femmes s’il n’y a pas de Mahârims parmi elles. »
● Abû Hâzim rapporte de Sahl :
« Tous les vendredis, nous étions heureux. »
Je dis : « Et pourquoi ? »
Il me dit : « Il y avait une vieille femme qui se mettait à Bidhâcah – une palmeraie de Médine – Elle prenait des blettes qu’elle mettait dans une marmite et qu’elle faisait bouillir avec des grains d’orge.
Lorsque nous terminions la prière, nous allions la voir, nous la saluions et elle nous en servait, c’est pour cela que nous étions heureux, car nous ne dormions et ne mangions qu’après la prière du vendredi. »
(Al-Bukhârî et Muslim)
● ‘Â’ishah rapporte que le Messager d’Allah (salallahu’ alayhi wasalam) a dit :
« Ô cÂish [diminutif affectueux] ! Jibrîl te passe le salâm. »
Je dis : « Et que salut et la miséricorde d’Allah soient sur lui. »
Il voit ce que nous ne voyons pas. »
(Al-Bukhârî et Muslim)
● L’imam Al-Bukhârî a utilisé ce hadith comme preuve de la permission de saluer les femmes comme il est montré dans Fath Al-Bârî(11/23).
● L’imam An-Nawawî a dit :
« Ce hadith montre la permission de saluer une femme pieuse si on ne craint aucun méfait, et que celui à qui on passe le salâm y répond. »
Je rajoute un commentaire à la parole de l’imam An-Nawawî, le Messager d’Allah (salallahu’ alayhi wasalam) a bien précisé dans son hadith que Jibrîl « voit ce que nous ne voyons pas » et nous savons que les anges ne commettent jamais de péchés. Ici ça démontre que Jibrîl sait que cette femme est pieuse et il n’est pas possible qu’il y’ait quelconque fitnah parce qu’« Il voit ce que nous ne voyons pas ». Aussi, il y’a une chose qui sépare le monde des humains et celui des anges, c’est la vision des anges. Étant donné qu’Allah n’a pas donné la possibilité aux humain et djinn de voir les anges, alors il n’est pas possible de créer un fitnah entre ces mondes.
Conclusion : IL N’EST PAS CONSEILLÉ A UN HOMME DE PASSER LE SALAM A UNE FEMME QUI N’EST PAS SA MAHRAM OU DE RÉPONDRE A SON SALAM ET VICE-VERSA. Par contre cela devient complètement interdit si l’on passe/répond le salam dans le but de créer une fitnah.
Et Allah est plus savant.